Ecran de fumet au sommet !

Palais d'El Mouradia, là où tout se décide ou presque.
Palais d'El Mouradia, là où tout se décide ou presque.

Doit-on nous étonner que les députés du FLN, Amar Ghoul et son Taj ou Amara Benyounès gratifié d’un maroquin après de longues années à soutenir le président, appellent avant l’heure à un quatrième mandat de Bouteflika ? Non.

La révolution n’a jamais commencé au palais en Algérie. Et ce ne sont pas les coteries d’aujourd’hui qui vont dire le contraire. Le pouvoir avec ses liens d’affaires et familiaux semble bien parti pour se reproduire indéfiniment. Le renvoi d’ascenseur est désormais la règle. C’est connu aussi, on ne parle pas la bouche pleine, du coup, on se passe les cuillères pour partager le gâteau Algérie. On se serre les coudes, on ferme les centres de décision. Le pouvoir devient plus que jamais hermétique aux « étrangers ». Que n’a-t-on vu une nouvelle tête ? Non on prend les mêmes et on redistribue les cartes.

Que doit-on retenir du marigot politique d’Alger ? Abdelkader Bensalah reconduit pour la troisième fois à la tête du Sénat, puis promu chef de l'autre parti du pouvoir, le RND, un bataillon d’anciens ministres, tous obligés de Bouteflika, sont promus eux aussi au Sénat par le président. C’est dire qu’Abdelaziz Bouteflika soigne bien ses soutiens. Mais surtout, l’air de rien, n’oublie jamais ses adversaires auxquels il rend coup pour coup. C’est que l’homme est un tueur politique. Il ne s’embarrasse pas de principes pour assoir son pouvoir et assouvir son ambition. Celle d’un mandat à vie à la présidence. A ce titre, ceux qui l’avaient parrainé devraient se mordre les doigts, eux qui pensaient qu’ils pouvaient disposer du président à leur guise. Erreur. Un par un, ils ont été écartés de mille et une façons.

Au FLN, l’éternel ex-parti unique, malgré les lâchages en règle, les coups de dague dans le dos, Abdelaziz Belkhadem tient encore (jusqu’à quand ?) son siège de SG. Il vient d’essuyer une attaque en règle de huit ministres. Moussa Benhamadi, Rachid Benaissa, Amar Tou, Rachid Haraoubia, Abdelaziz Ziari, Tayeb Louh, Abdelkader Messahel et Mahmoud Khoudri ont déclaré à l’unisson que désormais, le SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem n’a plus aucune autorité sur eux. Se trouvera-t-il un Algérien susceptible de croire qu’une tripotée de ministres puisse sortir ainsi du bois sans l’aval des décideurs ? Eh bien non pardi ! La rue algérienne a appris à ruser des menées du pouvoir, elle a aussi compris que si tout fait semblant de bouger au sommet, ce n’est qu’un écran de fumet. La recomposition se prépare dans les cuisines des hauteurs d’Alger. Pour qui ? Et pour quoi ? Pour qui vous savez, bien entendu.

Ce jeu de chaises musicales entre sénat, gouvernement, haute administration et partis-croupions du pouvoir est surtout censé mettre de l’huile dans les rouages de la mécanique du pouvoir.

Une dernière chose. A l’écart de ces petits arrangements en famille, se joue une partie, autrement plus importante, à l’assemblée nationale. Celle de l’examen du projet de loi sur les hydrocarbures. En dépit de tous les risques écologiques et de la dénonciation de la méthode d’extraction de ce gaz non conventionnel aux USA et en France, le gouvernement et l’assemblée sont en passe d’avaliser l’exploitation du gaz de schiste dans le sud. Si rien n’est fait à temps, les conséquences d’un tel projet seront dévastatrices. Les générations futures en payeront les conséquences écologiques.

Sofiane Ayache

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Commentaires (5) | Réagir ?

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Massinissa Umerri

Voila du gibier pour les forces speciales. . . Voici comment fonctionne l'anegerie - Le DRS et ses lieutenantsgerent la rentre gazo-petroliere et decident d'unbudget aux civiles, et point c'est tout - apres ca la missionest de tirer sur tout ce qui bouge meme des levres ou des doigts - c. a. d. ecrire ou parler politique, plus precisemment sonaXXXX ou doulouses. Mais si seulement ils se mettaient au boulot, a nettoyer alger, que la societe' au moins dispose d'elle-meme - ils arriveront a mon avis a bien gerer leurs vies et le quelconque budget octoye'.

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Brahim Arbat

On ne voit pas ce que vous voulez dire que tout le monde sait comme ont connait qu'il faut une révolution menée par le peuple dans toute sa dimension et son étendue. Pour le même évènement vous ressortez la même chose, presque les mêmes expressions, comme si vous tirez à l'aveuglette dans un gros buisson pein d'épines, étant certain de toucher lacible...

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