Yahia Guidoum déclare qu’il assurera la direction du parti jusqu’à la tenue du congrès. Pourtant un jour avant, le bureau politique du RND annonçait la tenue d'une réunion du conseil national le 17 janvier pour élire un SG par intérim. La démission du Sg prendra effet le 15 janvier. Qu’importe les formes, le temps est à la manœuvre.

Eh bien oui, Yahia Guidoum, l’ancien ministre de la Santé, mène la fronde contre son désormais ancien SG. Il le dit : je prends le contrôle du parti jusqu’à la tenue du congrès du parti prévu en juin prochain. "Le Mouvement a tracé la feuille de route pour redresser la situation au sein du parti. Nous faisons en sorte d’unifier les rangs des membres du conseil national et d’arrêter la date de la tenue de la prochaine session du conseil national sans prendre en compte la date annoncée par le secrétaire général démissionnaire. Aussi, l’instance nationale du parti qui sera issue de cette prochaine session, qui sera présidée par le professeur Yahia Guidoum, prendra les dispositions nécessaires pour assurer la gestion du RND durant cette phase (transitoire) jusqu’à la tenue du congrès extraordinaire", affirme Yahia Guidoum dans un communiqué signé de son nom. Par cette adresse, le chef de la fronde entend prendre tout le monde de cours et s’imposer comme l’homme de la situation.

En vertu de qui, ou de quoi ? Mystère. Dans une scène politique des plus médiocres, personne ne s’étonne qu’un homme politique s’investisse d’autorité patron d’un parti en crise ! Mais en Algérie, qui pourrait croire que Monsieur Guidoum et sa clique agissent seuls, en responsable. Et surtout par souci de démocratie ? Personne.

Se piquant d'être un redresseur de la situation, le chef de la fronde précise : "Il est important de rappeler que le lancement de notre mouvement venait en réponse aux dépassements et violations provoquées par la gestion en solitaire des affaires du parti, de la corruption multiforme qui s’est propagée dans les rangs du RND." Manifestement Yahia Guidoum observe la situation à partir d'une meurtrière. La corruption, les dépassements ne sont pas propres au seul RND malheureusement, comme tente de nous le faire accroire le signataire du communiqué. C'est bel et bien, tout le pays qui en est dévasté. L'argument est donc court et cache une autre intention. Mais le théâtre d'ombres qu'est la scène politique algérienne, il est difficile de ne pas y voir un glissement du pouvoir.

Yahia Guidoum passera donc en force, bille en tête. S’il est sorti du marigot à ce moment, c’est qu’il y a une raison. L’objectif c’est de devenir le prochain SG du parti et au-delà, renouveler le soutien d’un clan pour un quatrième mandat du président.

Les flammes qui léchaient depuis des mois la direction FLN est en passe de dévaster Ouyahia et son clan au sein du RND. Si Belkhadem tient encore, Ouyahia a sauté. Ce qui illustre la victoire d’un clan sur un autre.

Sofiane Ayache