Hollande exclut la repentance mais promet la vérité sur la colonisation

François Hollande, président français, lors de la conférence de presse.
François Hollande, président français, lors de la conférence de presse.

Le président François Hollande a promis de "dire la vérité" mais sans "repentir" sur la colonisation française de l'Algérie afin d'ouvrir une nouvelle ère entre les deux pays, à l'occasion de sa première visite d'Etat mercredi à Alger.

Cinquante ans après la déclaration d'indépendance de l'Algérie, M. Hollande a été accueilli par des milliers d'Algérois qui l'ont acclamé tandis qu'il remontait à pied, aux côté d'un Abdelaziz Bouteflika, qui se refuse les bains de foules depuis des mois. Toius deux, ils ont arpenté le bd Zighout Youcef pavoisé aux couleurs des deux pays. "Je ne viens pas ici -ce n'est, ni ce qui m'est demandé, ni ce que je veux faire - faire repentance ou excuses. Je viens dire ce qu'est la vérité, ce qu'est l'Histoire", a-t-il dit dans une conférence de presse à la veille d'un discours très attendu devant les deux chambres du Parlement algérien. Le président français ne croit pas si bien dire, car qu'attend au fond le peuple algérien ? La vérité sur les 132 ans de colonisation. Cette vérité qu'il sait effroyable, voire indicible pour certains.

Devant la presse française et algérienne, il a promis "vérité sur le passé, vérité sur la colonisation, vérité sur la guerre avec ses drames, ses tragédies, vérité sur les mémoires blessées". Une dizaine de partis politiques algériens, dont quatre islamistes, ont dénoncé "le refus des autorités françaises de reconnaître, excuser ou indemniser, matériellement et moralement, les crimes commis par la France coloniale en Algérie". Vaine protestation d'une mouvement islamiste, héritier des oulemas qu'on sait pourtant peu enclins au nationalisme dans les années 1940. C'est décidément un peu beaucoup, la fronde des marsiens !!!

Une large majorité d'Algériens souhaitent désormais une normalisation des relations avec l'ancienne puissance coloniale, 57% se disant favorables à une relation "exemplaire" avec la France, selon un sondage publié par le quotidien francophone Liberté. Ce qui n'est pas une surprise car le peuple algérien aspire à vivre sereinement, à pouvoir voyager, aller et venir sans restriction. 

Mais sur l'autre rive de la Méditerranée cependant, les avis restent partagés: 35% des Français estiment que M. Hollande ne devrait pas présenter des excuses à l'Algérie, 13% jugent que oui et 26% y sont favorables à "condition qu'Alger présente des excuses au sujet des pieds noirs et harkis".

François Hollande a par ailleurs déclaré que la loi d'indemnisation des victimes des essais nucléaires français au Sahara algérien et en Polynésie française, devait être appliquée pleinement. "Elle ne l'a certainement pas été avec la détermination nécessaire", selon lui. Quelque 150.000 civils et militaires ont participé aux 210 essais conduits de 1960 à 1996.

Jamais le président français n'avait été accompagné à l'étranger d'une délégation aussi nombreuse: près de 200 personnes dont neuf ministres, une douzaine de responsables politiques, une quarantaine de patrons, des écrivains, des artistes et une centaine de journalistes. Pour ouvrir "un nouveau chapitre" dans la relation, MM. Hollande et Bouteflika devaient signer dans la soirée une "déclaration d'Alger sur l'amitié et la coopération entre la France et l'Algérie".

La France, a insisté M. Hollande veut un "partenariat stratégique d'égal à égal" entre Paris et Alger. Il sera précisé par un accord cadre, "programme de travail sur cinq ans dans les domaines économiques, financiers, culturels, agricoles et même de défense". La défense justement, l'Algérie n'avait pas jusqu'à présent pour habitude de faire son marché en armes chez l'ancien colonisateur. Mais plutôt auprès des Russes. Mais alors en quoi consistera le marché de la défense. L'Algérie se fournirait-elle en avions de combat comme les Rafales pour faire pièce aux F16 marocains ? En char Leclerc ? Trop tôt pour se prononcer. Une chose est sûr : Hollande est venu faire des affaires. L'Algérie est riche, et a besoin des entreprises françaises, ce qu'a bien compris le président français. Pour ce qui de l'histoire, pour Hollande c'est dans l'avenir qu'elle s'inscrit. 

Une certitude aussi, les deux présidents devaient notamment signer un accord, âprement négocié, sur la construction près d'Oran (Ouest) d'une usine de montage de Renault susceptible de produire à compter de 2014 au moins 25.000 véhicules par an, une "annonce très forte", selon le président français.

Sur l'étranger, M. Hollande souligné une "convergence" avec l'Algérie sur le Mali en se disant favorable à ce que ce pays puisse "recouvrer son intégrité territoriale" par la voie de la négociation mais sans la mouvance terroriste. La France et les pays africains cherchent à obtenir rapidement le feu vert de l'ONU à une intervention d'une force africaine de 3.300 hommes dans le nord du Mali dont le nord est contrôlé par des islamistes armés affiliés à Al-Qaïda.

L.M/ AFP

Plus d'articles de : Actualité

Commentaires (8) | Réagir ?

avatar
madjid ali

Ils parlent de repentance ils ont tués en 88 et les années 90 plus d'Algériens que les Français

avatar
Khalida targui

En tous les cas, la dépendance, la France adore, elle s'est déjà repenti pour l'esclavage, le pauvre Hollande serait près à se repentir de tout même des massacres de nos terros; Mais ses électeurs qui le surveillent. Le messkine, malgré la fiesta ageroise hier, il a trouve le temps de les rassurer sur France 2, bravo le chef

visualisation: 2 / 6