Algérie-France : je t'aime, moi non plus !!!

Laissons à la France de faire seule son examen de conscience sur les exactions de la colonisation
Laissons à la France de faire seule son examen de conscience sur les exactions de la colonisation

Lorsque la raison est impuissante pour solutionner les conflits, elle cède la place à l’agressivité.

Souvent, après le déchaînement de cet instinct de l’animalité, les belligérants retrouvent leur humanité en témoignant du respect à l’adversaire qui peut aller jusqu’à l’amitié. Cela est valable pour les individus, mais également pour les pays : l’exemple du couple franco-allemand est là pour en témoigner. Il en est autrement des relations algéro-françaises qui sont loin du niveau escompté.

En effet, nos deux pays qui partagent de puissants intérêts (économiques, culturels, humains, etc.) se regardent en chiens de faïence, en dédaignant une multitude de chances. Quand le ciel s’éclaircit, des semeurs de vent se mobilisent, de part ou d’autre, afin de déclencher la tempête. D’un côté, on glorifie les bienfaits de la colonisation qui asservissait les autochtones ; de l’autre, on pose le couteau sur la gorge de l’ancienne puissance coloniale en exigeant d’elle une repentance immédiate. Qui sont ses pêcheurs en eau trouble qui empoisonnent les relations entre nos deux peuples ?

On peut identifier au moins trois catégories.

Les individus traumatisés : dépourvus de lucidité afin de percevoir les exigences d’aujourd’hui, ils demeurent fixés au passé. Les uns rêvent, avec nostalgie, des "temps bénis des colonies" qui leur assuraient la suprématie grâce à leur appartenance à une communauté, tel cet ancien ministre français qui vient d’adresser un geste obscène à l’adresse de notre pays. Mais ce bras d’honneur insulte la dignité des Algériens mais également l’intelligence des Français, car il est désolant de constater qu’au pays de Voltaire, de supposés hommes d’Etat recourent aux arguments de voyous afin de défendre leurs idéaux. Côté algérien, des individus demeurent d’éternels colonisés qui se sentent encore opprimés par le "colonialisme français" : certains réagissent par la soumission, d’autres par l’agressivité en essayant  de se venger.

Les hypocrites : affirmant des choses à voix haute, mais accomplissant des actes dont ils devraient avoir honte. Tels les adeptes du slogan débile "Qui tue qui ?", lesquels pendant des années s’acharnaient sur notre armée afin de la déstabiliser, sous le fallacieux prétexte de défendre la démocratie. Pourtant, elle combattait les talibans algériens qui voulaient instaurer un régime odieux, semblable à celui qu’ils viennent de concrétiser à Tombouctou et à Gao. D’ailleurs, comparés à nos tueurs, les intégristes tunisiens de M. Gannouchi ressemblent aux enfants de chœur. L’hypocrisie de certains Algériens haut placés envers les Français ne manque pas d’étonner. Assurément, tout en insultant cette nation, ils s’empressent d’y transférer progéniture et vils butins afin de s’assurer de confortables lendemains ; au moindre bobo, ils se précipitent dans les hôpitaux de ce pays afin de se faire soigner. En proférant des sottises, ils ne songent guère aux désagréments occasionnés à nos compatriotes établis en France en grand nombre.

Les combattants de la vingt-cinquième heure : forts nombreux dans les deux camps. D’un côté, ceux qui étaient affectés aux cuisines et qui veulent perpétuer une guerre qu’ils ont fuie en temps utile ; de l’autre, des "révolutionnaires" ayant pris le maquis en ville, au lendemain du 19 Mars, afin de combattre la France. Car depuis la parution de l’ouvrage du défunt Rachid Mimouni, nous savons que le fleuve de la révolution algérienne fut détourné en 1962 et que des "chefs de guerre" ont un passé qui prête à rire.

Les errements de ces individus empêchent nos pays de profiter des occasions existantes et laissent le champ libre à des tiers en compromettant notre avenir.

Effectivement, car de nos jours la domination est, semble-il, de nature économique et financière et ceux qui excellent présentement dans cet art sont asiatiques, surtout depuis le réveil de la Chine. Cette nation industrieuse de près d’un milliard et demi de personnes pourrait inonder la vielle Europe de produits de qualité à un prix difficile à concurrencer. Amputée de la production industrielle qui faisait sa prospérité, la France pourrait connaître de forts taux de chômage et une douloureuse précarité. Comme les êtres affaiblis attirent les prédateurs : outre les Chinois, les riches émirs du Golfe vont se précipiter afin d’acquérir les biens bradés en mettant en péril la souveraineté de ce pays. Quant au devenir de l’Algérie, qui dépend actuellement à 98% des éphémères revenus pétroliers, il vaut mieux ne pas en parler : son cas est presque désespéré.

Au lieu de nous apitoyer sur le passé qui est mort et enterré, il est plus judicieux de tenter de créer une aire de développement économique et de bien-être autour des deux rives de la Méditerranée en nous appuyant sur nos potentialités et nos synergies.

En revanche, les attaques visant notre armée étaient déplacées, car c’est la seule institution qui garantie l’unité du peuple et l’intégrité territoriale du pays. Il en est autrement des politiciens au pouvoir qui spolient les citoyens de leurs droits ou dilapident les deniers de la collectivité : ceux-là sont à combattre sans retenue. Inversement, nous devons laisser nos amis français gérer leur passé colonial comme il leur sied. Espérons que la prochaine venue du président François Hollande contribuera à dissiper les malentendus qui subsistent entre nos deux pays. Ainsi soit-il. Inch Allah.

Boudjema Tirchi

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Khalida targui

notre armée protège surtout le système car c'est kif kif, elle ne nous a pas protégé contre les terros. Hollande est là pour du flouss et il embrassera bliss pour l'avoir et nos dirigeants feront tout pour se maintenir au pouvoir tant qu'il y a du pétrole. Le grand messkine c'est le peuple algérien