Elections locales : le chiffre en l’absence du politique

Le FLN ne peut gérer seul certaines municipalités
Le FLN ne peut gérer seul certaines municipalités

La politique du chiffre l’a emporté sur celle du principe suite aux élections locales du 29 novembre précédent. Tel qu’il était désiré par le Pouvoir honni.

La politique du chiffre donne l’appendice du pouvoir, en l’occurrence le FLN, premier à obtenir plus de sièges APC et de sièges APW. Mais paradoxalement ,il ne peut gérer à lui seul que quelques communes et seulement deux APW. Où est donc la grande victoire politique ? La gestion sereine et efficace de la cité se fait par des majorités absolues et non pas par des alliances contre natures qui réunissent des affairistes et des malfrats. Mais avec cette logique du chiffre ce sera le bricolage caractérisé qui s’emparera des pauvres collectivités locales !

Pis, le chiffre placent le MPA de Benyounès et le FFS d’Ali Laskri largement devant le RCD de Belabès et pourtant c’est ce dernier qui a obtenu plus de communes à gérer par majorité absolue ! Benyounés et Laskri savent comme tous les autres chefs de partis que ces élus et surtout élues, ne portent guère les principes et les convictions des formations politiques dont ils sont candidats. Ils ont besoins de ce support politique pour décocher une portion de la rente que le programme présidentiel assure en contre partie d’un soutien inconditionnel. Car ces gens là, sans principe ni conviction, peuvent à tout moment rallier d’autres navires qui offrent plus.

Est-il, par exemple, politiquement correct pour le FFS, de se réjouir de l’élection de M. Abrkane, tête de liste du perti pour l’APC d’El Khroub, militant pur sang FLN ? Mais le chiffre et toujours lui, fait oublier au FFS, l’ancienne appartenance partisane de l’ex ministre de la santé. Il vaut mieux avoir le professeur, même sans réelle adhésion à la ligne politique du vieux parti de l’opposition, que d’être tout à fait absent dans cette commune. Cette présence dans cette ville de l’Est n’est qu’une pure illusion d’une dimension nationale pour un parti taxé de dur kabyle par ces serviles du pouvoir auxquels il ouvre la porte aujourd’hui.

Le constat est amer pour la majorité des formations qui ont favorisé le nomadisme politique pour s’imaginer implanter et possédant une base. La logique du chiffre oblige à ce que le principe et la conviction politiques soient troqués contre quels sièges qui ne permettent même pas à certains partis, parce qu’ils sont sans militants ni adhérant, à survivre le temps que dure le mandat. Ces sièges, détenus dans la majorité des cas par des nomades politiques, se vendront au plus offrant. Et le parti perd plus qu’il en gagne, par conséquent l’acte politique se discrédite davantage. La fin idéale que le pouvoir honni cherche derrière chaque élection organisée par ses soins.

Dans des cas et délibérément désiré par la dernière loi électorale, l’assemblée telle qu’est donnée par le chiffre officiel est tout à fait apolitique. Suivant la loi des 35% qu’il faut obtenir pour pouvoir présenter un candidat au poste P/APC, les assemblées qui ne remplissent pas cette condition se trouvent constituer d’un agglomérat d’individus que seul le profit lie. Alors la messe des grands marchandages est ouverte et la "chkara" fait son entrée en force. Et c’est la logique du sou qui remplace celle du chiffre. L’APC est ainsi livrée aux trabendistes de l’apolitique qui ravageront la collectivité par leurs visées sectaires et claniques.

La logique clanique d’en haut affecte, par la bénédiction de ces élections locales, la collectivité d’en bas. Les partis politiques s’enfoncent aussi dans la logique du chiffre en abandonnant l’acte politique, le vrai. Car l’essence même de cet acte, est la gestion de la cité. Mais avec ces chiffres officiels, les cités ne seront que mal gérées par un conglomérat sans principe ni conviction politiques. Lés dégâts politiques sont de fait, innombrables. Et le sous-développement politique constitue le père de tous les sous-développements. Donc, ni la commune, ni la wilaya et ni l’Algérie entière, ne vont s’en sortir avec ce système des chiffres, mensonger et factice. En attendant que le politique soit revalorisé un jour, félicitons-nous encore de cinq années de non gestion !

Zoubir Zerarga

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Khalida targui

Cette khalouta ressemble à l'os qu'on jette au chien pour le calmer