Le FLN ou le chaos

Le FLN de Belkhadem : vitrine du président Bouteflika
Le FLN de Belkhadem : vitrine du président Bouteflika

N’en déplaise aux analystes appointés aux laboratoires du régime, on est dans le coup d’Etat permanent. Les résultats des élections locales rendus publics par le ministère de l'Intérieur en sont la meilleure illustration.

Alors que la carte politique du monde a changé trente-six mille fois, en Algérie on en est toujours à l’ère des mammouths. Les mêmes fraudes électorales, le même personnel politique qui garde la haute main sur le monde politique et les affaires. Le FLN, un grand show room des décideurs, tient le pouvoir ou le redistribue à ses clientèles au gré des consultations qui n’ont de scrutin que le nom. Pourtant n’a-t-il pas connu il y a quelques mois une guérilla interne ? Que non ! C’était juste une opération d’enfumage rondement menée par qui vous savez. Autrement, comment, après des attaques aussi violentes, abondamment relayées par la presse, le très conservateur Belkhadem soit toujours SG du parti ?

Les résultats des élections locales qui viennent selon les chiffres du ministre de l’intérieur, de consacrer l’ancien parti unique première force politique du pays, illustre on ne peut mieux la glaciation qui empêche toute transition politique pacifique. Comment diable depuis un demi-siècle, on nous resserre la même soupe sans craindre la nausée ?

Le multipartisme n’est que de façade, les partis, pour la plupart, sont des clients du régime, sortis de leur torpeur à chaque élection pour servir de faire-valoir démocratique. Cet état de fait, désormais connu des Algériens, a produit une terrible désaffection de la chose politique. Pire : le recul voire l'absence de la citoyenneté. Devant cet état de fait, le ministère de l'Intérieur a trouvé la parade : faire voter, voire revoter, les corps constitués par exemple. C'est dire que le régime a plus d'un tour dans son sac. Mais diriez-vous : ce pouvoir ne va quand même pas scier la branche sur laquelle il est confortablement assis depuis un demi-siècle !!!

Une élection saine de toute manoeuvre n'est pas pour aujourd'hui en Algérie. La falaise autoritaire empêche jusqu’à présent la naissance d’une véritable élite politique, qui n’a aucune attache avec les huiles du pouvoir. Cette élection, pourtant très importante car elle aurait dû consacrer la démocratie locale, s’est brisée sur le mur d’obstination des tenants du pouvoir à tout régenter jusqu’au moindre détail.

Cinquante ans après l’indépendance, l'ancien parti unique tient toujours le pouvoir. Le printemps berbère d'avril 1980, le sanglant octobre 1988, le printemps noir de 2001, ainsi que les centaines de manifestations qui ont émaillé le pays sont pourtant passés par là. En vain. Mais rien n’a changé,  le FLN, insubmersible, tient ferme la barre Algérie. La seule fois qu’un parti islamiste a failli lui ravir la majorité, le pays a sombré dans la guerre civile. Comme pour nous signer que c’est le FLN ou le chaos.

Hamid A.

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Commentaires (6) | Réagir ?

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ali chemlal

Avant tout, il faut remettre les pendules a zéro, Bouteflika doit repartir d 'ou il est venu, a son pays d'adoption, le Qatar, aidé en cela même qu'ils l'ont imposé au peuple Algérien, dissoudre toutes les formations politiques, a commencer par le clone du F L N et le F F S de Da El hocine , lesquels ont abouti, non pas a sauver le peuple Algérien, mais a l'enfoncer d' avantage dans des difficultés insurmontables. Nous vivons tous dans le désespoir, de voir toujours les mêmes tètes, pendant des décennies, qui nous narguent quotidiennement par leur incapacité a gérer le pays, et restent malgré tout scotchés a leurs postes . Sommes nous incapables de provoquer un changement ?

non, ce qui nous fait défaut, c'est l'unité, cette unité qui a permis de mettre dehors l'une des puissances coloniales la plus importante.

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Guel Dring

Je pense que l'Algérie a beaucoup de chance, c'est un pays béni, rempli de beaucoup de beni oui oui. C'est facile de commenter derrière une vitre un match qui se déroule devant nos yeux mais encore faut-il être dans la peau d'un joueur ou de celui d'un arbitre. La sagesse recommande d'éviter aux enfants de voir des films violents qui risquent de les marquer psychologiquement et d'ailleurs, il est fait mention de l'âge autorisé à suivre de telles productions dans un angle de l'écran TV. Tous les gens se comportent en fonction de clichés mémorisés dans leur subconscient qui les guident dans leur vie de tous les jours. Mais ce qui nous terrorise le plus c'est la peur de la mort et surtout de l'au delà. Pour ceux qui ne croient plus, la mort est plus rejetée et ils ne pensent qu'à jouir autant qu'ils peuvent de tous ce qui leur tombe sous la main. Il y a ceux qui doutent et qui font un pas en avant et deux en arrières, parce que leur jugement repose plus sur des sentiments que sur l'intention. Il y a ceux qui croient que faire le bien est le seul moyen de sauver les meubles dans cette vie et dans l'autre éternelle. Ça ne veut pas dire qu'ils ne ressentent pas la peur, loin de là. La peur est humaine, surtout parce que l'homme ne possède pas tous les atouts d'une opération et qu'il peut faillir à tout moment. Sa capacité à se souvenir en fait un être prudent. De l'écheveau dans lequel nous nous sommes embrouillés, la prudence est de mise. Mais comme il n'est jamais trop tard pour bien faire, tant qu'il y a de la vie il y aura de l'espoir, et tout arrive à point pour qui sait attendre. Je me suis donc perdu à zigzaguer pour exprimer une satisfaction personnelle, celle de reconnaître qu'il y a eu un grand changement dans notre pays, je remercie au passage le président qui a osé faire ce changement, ainsi que Belkhadem et toute l'équipe nationale gouvernementale, un changement extraordinaire, inimaginable dans les opérations de scrutins. Comment ? Avant la fraude se faisait en coulisse, en catimini, en douceur quoique sans saveur, avec une nuance de pudeur, maintenant ça se fait sans rougir, avec un malin plaisir dans l'effronterie, ouvertement, sans retenue .

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