Syrie : l'aéroport de Damas bloqué par des combats

Les rebelles grignotent le terrain.
Les rebelles grignotent le terrain.

Les combats entre les rebelles et l'armée syrienne ont repris, forçant la fermeture de la route principale vers l'aéroport de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). L'ONG a qualifié les combats de particulièrement intenses à Babbila, un quartier au sud de Tadamoun, une base arrière tenue par les rebelles.

Toujours selon l'OSDH, l'armée syrienne a lancé jeudi soir une offensive majeure le long de l'autoroute menant à l'aéroport. Le ministère de l'information, cité par la télévision officielle syrienne, a indiqué en fin de journée que la route de l'aéroport avait été sécurisée par les "forces compétentes".

La direction de l'aéroport international de Damas a annulé tous les vols au départ et à destination de la capitale syrienne, transférant les vols vers les capitales voisines. Selon l'agence Reuters, les rebelles ont tiré des obus de mortier sur les pistes de l'aéroport international de Damas et ils ont coupé la route menant à la capitale. L'agence précise toutefois que cette version des faits n'a pas pu être vérifiée auprès de sources indépendantes.

Des renforts de l'armée ont été dépêchés dans la région, a indiqué l'OSDH, affirmant que les deux camps avaient essuyé des pertes humaines, sans toutefoisfournir de bilan. Les médias officiels ont également fait état d'opérations de l'armée dans cette zone, évoquant notamment la mort de plusieurs membres d'"un groupe terroriste armé du Front [islamiste] Al-Nosra qui tentaient de s'approcher de l'aéroport d'Aqraba dans la région de Damas".

Dans le même temps, l'offensive visait des localités dans toute la ceinture est de la capitale, notamment Harasta et Douma dans la Ghouta orientale, une région de vergers au sud-est de la capitale régulièrement bombardée par l'armée de l'air qui tente d'en déloger les rebelles y ayant établi leur base arrière.

Le régime coupe les communications

Les réseaux de communication étaient coupés jeudi 29 novembre dans plusieurs régions de Syrie, notamment à Damas, ont rapporté des militants. L'AFP a constaté qu'Internet et les communications téléphoniques étaient coupés dans la capitale, le fournisseur d'accès à Internet national évoquant un problème technique. Selon les comités locaux de coordination (LCC), les lignes téléphoniques fixes et portables ont été coupées à Homs et à Hama, dans le centre du pays, de même qu'à Tartous, sur la côte. Par ailleurs, l'agence officielle SANA a interrompu ses transmissions à la mi-journée. Selon les rebelles, ces coupures sont des signes d'offensives importantes de l'armée régulière.

Quinze civils morts dans un raid aérien

Au moins quinze civils, dont cinq enfants et deux femmes, ont péri jeudi dans le raid d'un chasseur bombardier de l'armée syrienne sur un quartier de l'ouest d'Alep, la grande métropole du nord, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). L'appareil a largué deux bombes sur le quartier Al-Ansari faisant également plus de 20 blessés parmi les civils dont certains grièvement, a ajouté l'OSDH. Une vidéo a montré de très importants dégâts.

Sur ces images mises en ligne par des militants, des habitants, qui tentent de secourir un enfant agonisant, affirment qu'il s'agit de barils remplis d'explosifs. Aux abords du cratère causé par l'explosion, on voit des cadavres, dont celui d'un enfant, le corps ensanglanté et recouvert de poussière, au pied de voitures soufflées par l'explosion et de plusieurs immeubles dont les façades ont été entièrement détruites. Des dizaines de civils tentent de déblayer les gravats au milieu desquels gisent des effets personnels et des jouets d'enfants et dégagent les corps de plusieurs civils.

Les rebelles enrôlent des ados

Les insurgés syriens enrôlent des adolescents dont certains sont envoyés au feu dans leur lutte armée pour renverser le président Bachar Al-Assad, accuse Human Rights Watch jeudi. L'organisation humanitaire a recueilli les témoignages de cinq jeunes garçons âgés de 14 à 16 ans qui ont collaboré avec les rebelles dans la province méridionale de Dera, la région de Homs, dans le centre, et celle frontalière de la Turquie dans le nord.

Trois d'entre eux, âgés de 16 ans, ont admis avoir porté des armes et l'un, muni d'une kalachnikov, a reconnu avoir participé à une attaque contre des points de contrôle de l'armée syrienne dans le but de saisir des armes. Les deux autres, 14 et 15 ans, ont mené des missions de reconnaissance et transporté des armes, de la nourriture et du matériel pour des combattants opérant près de la frontière turque. La Cour pénale internationale (CPI) considère que l'enrôlement d'enfants de moins de 15 ans et leur engagement dans des combats constituent des crimes de guerre.

Avec AFP/Reuters

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