L’exploitation du gaz de schiste : une option à très long terme, selon Sellal

Abdelmalek Sellal.
Abdelmalek Sellal.

L’exploitation de gaz de schiste en Algérie est ’’une option pour le très long terme’’ qui peut aller à l’horizon 2040, a affirmé jeudi à Alger le Premier ministre Abdelmalek Sellal, lors de la réunion avec les représentants du patronat et de la centrale syndicale UGTA.

La déclaration va rassurer les spécialistes qui commençaient à s'inquiéter. "On ne va pas le pomper aujourd’hui (gaz de schiste) mais à échéance très lointaine allant à l’horizon 2040", a déclaré M. Sellal, commentant le débat actuel en Algérie sur le gaz de schiste. Le Premier ministre a également souligné que les hydrocarbures constituent un levier essentiel pour le développement économique du pays. "Le développement se fait aussi avec le pétrole et nous devons utiliser toutes nos capacités pour développer encore un peu plus notre économie", a-t-il répondu à ceux qui parlent de l’économie de l’après pétrole.

Pour M. Sellal, la problématique de l’économie algérienne, qui a enregistré de bonnes performances au niveau macroéconomique avec de bons équilibres financiers, "réside dans le cadre microéconomique, c’est à dire au niveau de l’entreprise", qui devrait être la créatrice de la richesse et de l’emploi. Le Premier ministre, qui était entouré à cette réunion par les ministres des Finances, du Commerce, de l’Industrie et du Travail et du Gouverneur de la Banque d’Algérie, s’est engagé devant les représentants du patronat et de la centrale syndicale (UGTA) à oeuvrer afin de créer "les conditions et le climat des affaires nécessaires pour que l’entreprise se développe et arrive elle même à chasser l’informel...". Cependant, il faut préciser que les résultats dans la lutte contre le marché informel sont quelque peu mitigés, surtout qu'il n'y a aucune alternative à toutes ces dizaines de milliers  de jeunes qui vivent de ce créneau.

A ce propos, il a appelé les responsables des différents secteurs économiques, notamment les banques à alléger les procédures de l’acte d’investir. "Faites des efforts supplémentaires pour faciliter le climat des affaires", a-t-il lancé à l’adresse des responsables présents à cette rencontre. Il a appelé les gestionnaires et opérateurs économiques à profiter de l’épargne considérable qui se trouve au niveau des banques "afin de passer à la vitesse supérieure". "Dites où ça cale pour qu’on puisse rétablir les choses rapidement", a-t-il dit à l’assistance en termes très clairs.

Il est de notoriété publique que le système bancaire algérien est obsolète, anachronique. Pour y remerdier le gouvernement a chargé la semaine dernière la Banque d’Algérie, l’ABEF et les banques de la place, à l’occasion d’un Conseil interministériel (CIM), de proposer mais surtout de mettre en oeuvre "immédiatement" des facilitations en termes d’octroi de crédits et de gestion bancaire quotidienne. La Banque d’Algérie doit ainsi procéder à l’élaboration d’un nouveau règlement afin "de rendre plus fluide le système bancaire algérien", a-t-il fait savoir, en précisant que la lutte contre le blanchiment d’argent relève d’Etat et non pas des banques. Ces "facilitations" et "mesures" suffiront-elles à réanimer le secteur ? Peu probable, car c'est d'un choc maangériale que la banque a besoin.

"Les tracasseries rencontrées par les gens qui veulent déposer leur argent aux banques ou ceux qui veulent en emprunter, comme les questionnements relatifs à l’origine et à la destination de l’argent, doivent absolument disparaître", a préconisé M. Sellal, qui s’est étonné du nombre de pièces demandées dans un dossier d’ouverture d’un compte bancaire.

Le Premier ministre a par ailleurs appelé les entreprises algériennes à avoir une "vision rénovée" et à être au diapason du développement technologique notamment les TIC. Il a par ailleurs affirmé, dans le domaine des technologies de l’information et de la communication que ’’la 3G (téléphonie mobile de 3ème génération) ne va pas tarder" alors que ces entreprises accusent un grand retard en matière d’utilisation de l’Internet. Le ministre n'a pas donné d'échéance

Selon les chiffres avancés par M. Sellal, seulement 15% des entreprises algériennes sont connectées à un réseau Internet, à peine 9% ont une adresse électronique et aucune entreprise ne propose sur son site un catalogue des produits qu’elle veut commercialiser. C'est dire l'énorme retard accusé par les entreprises algériennes en matière d'internet.

L.M./APS

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