Nouvelle prise d'otage au Mali : la situation se corse (actualisé)

Point de frontière entre la Mauritanie et le Mali.
Point de frontière entre la Mauritanie et le Mali.

L'enlèvement d'un ressortissant français au Mali, hier mardi 20 novembre, intervient au moment où Alger et Ouagadougou privilégient une "solution politique négociée" avec Ansar Eddine qui n'a pas condamné les prises d'otages. Ce nouveau rapt va davantage exacerber les relations entre Paris et Alger à quelques jours de la visite de François Hollande...

La situation se corse au Mali où un autre ressortissant français, selon l’Agence mauritanienne d’information dans un communiqué rendu public mardi. Il y a quelques jours, la Grande Bretagne n’avait pas écarté le risque d’autres enlèvements dans la région du Sahel en exhortant ses ressortissants à la plus grande prudence. Lors de la tournée africaine du président français, François Hollande, et en réaction à son discours de Dakar, lors duquel il a réaffirmé son soutien logistique à l’intervention au Nord-Mali, le groupe terroriste du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’ouest) a menacé la France de mettre en péril la vie de ses six ressortissants retenus en otages depuis deux années au Sahel en s’en prenant même à la personne du Président. Cet enlèvement vient confirmer que les groupes terroristes affiliés à Al Qaïda au Maghreb islamique entendent riposter par les rapts de ressortissants de pays occidentaux qui soutiennent la décision de Bamako et de la Cedeao d’envoyer des troupes combattre Al Qaïda au Maghreb islamique et les groupes qui lui ont prêté allégeance.

Mais ce nouvel enlèvement d’un citoyen français intervient surtout à quelques jours de la visite de François Hollande en Algérie qui mène le dialogue avec Ansar Eddine qui, faut-il le souligner, n’a pas condamné les enlèvements des fonctionnaires consulaires algériens et surtout l’exécution du vice-consul Tahar Touati par le même groupe qui menace de tuer les ressortissants français. Alger, dans ses récentes déclarations, ne cite plus Ansar Eddine comme groupe terroriste, mais comme un groupe touareg avec le MNLA, partenaire du dialogue. Or, l’Elysée ne fait aucune distinction parmi les groupes terroristes occupant le Nord-Mali dans la mesure où les enlèvements, même s’ils sont attribués au Mujao, impliquent, politiquement, l’ensemble des groupes terroristes. Le citoyen français a été enlevé alors qu’il pénétrait le territoire malien en provenance de la Mauritanie où se déroulent les négociations entre les autorités de Ouagadougou et une délégation d’Ansar Eddine.

Cette nouvelle prise d’otage qui intervient donc au moment où Alger et la Mauritanie continuent de privilégier une "solution politique négociée" au Nord-Mali, discrédite le dialogue et met les deux capitales africaines au pied du mur. Les autorités algériennes n’avaient pas exclu, il y a quelques jours, la fermeture des frontières avec le Mali où se pressent d’ores et déjà des réfugiés maliens. Cette nouvelle prise d’otages, précisément au sud ouest du Mali, va exacerber davantage les relations entre Alger et Paris sur ce dossier.

En effet, François Hollande écarte tout dialogue avec les groupes terroristes, entendu y compris avec l’allié d’Abdelaziz Bouteflika, Ansar Eddine. Ce qui signifie que toute tentative de dialogue avec les islamistes armés du Nord-Mali signifierait une complicité politique avec les ravisseurs. D’autre part, le lieu de cette prise d’otage du ressortissant français, le sud-ouest du Mali, n’est sans doute pas choisi au hasard ; Aqmi, le Mujao et Ansar Eddine voulant étendre leur espace géographique au-delà du Nord-Mali, accentuant ainsi la difficulté de l’intervention des troupes ouest africaines.

François Hollande a confirmé aujourd'hui mercredi l'enlèvement au Mali et précisé que cela ne pèserait pas sur les négociations en cours à propos d'une intervention africaine armée dans ce pays. "Je confirme qu'il y a eu l'enlèvement d'un ressortissant français dans le sud-ouest du Mali, c'est-à-dire pas dans la partie où il y avait le plus grand danger", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'Elysée. "Nous devons tout faire pour retrouver notre ressortissant. J'ai déjà averti tous ceux qui pourraient se trouver dans la région de prendre toutes les précautions nécessaires", a-t-il ajouté. Le nord du Mali est sous le contrôle des islamistes. Prendre des Français en otages ne saurait constituer une pression sur Paris, a précisé le chef de l'Etat. "C'est un moyen qui d'ailleurs ne pèsera pas", a-t-il dit. François Hollande a de nouveau demandé la libération des six autres Français actuellement en otage en Afrique.

R.N

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Massinissa Umerri

Hotage de convenience.

Le model Saoudien pour les pays a richesses naturelle est ce qui a ete retenu par l'alliance Europeenne. Pour perdurer cet etat, un d'evolutionprimaire se doit d'etre maintenu sur les masses et le cout de cette entreprise serait moindre si ces populations participaient volontairement, c. a. d. y croyait. Ce n'est pas aussi complexe que ca - c'est presque un jeu, un jeu de fou. Je reve? Mais voyons, meme dans les pays communards de cette espece, il y en a qui croient qu'ils sont naturellement ou divinement superieurs aux autres. Oui, c'est maladif - une maladie de masse et pourtant reelle. . . Je n'ai pas invente' les guerres mondiales ou celles d'avant... Pourquoi aller en arriere, il n'y a qu'a regarder a celles d'ajourd'hui, en cours comme en preparationn. Les strateges de guerre sont meme enseigne' dans les ecoles elementaires, comme sujet d'histoire, et plus ca avance plus ca se precise, au point ou, les meilleurs deviennent des CEO/PDG de societe's - la majorite' desquelles trouvent leur elans dans la mise en oeuvre de leur geni aupres du gouvernement. Qui aurait pense' que meme Louis Armstrong et Ella Fitzgeral etaient des agents? Etc'est pourtant vrai. La question est quels sont les moyens et les methodes.

L'alienation culturelle, un abrutissement religieux et biensur des operateurs. Voila, l'arabisme, l'islamisme et biensur les regimes. Par les armes, leurs regimes sont bien plus arme's biensur, mais qu'en est-il du reste? Voyons, il n'y a qu'a regarder ce qui se passe au Mali. De toutes les parties engage'es dans ce miserale jeu, le MNLA est celui que tout le monde met hors-jeu.

Il est temps d'en finir avec cetee culture, quece soit la langue ou la religion - Il est temps qu'il adopte leur propre regime.