58 hectares de l'hippodrome d'Es-Sénia détournés : que fait le maire d’Oran ?

L'hippodrome d'Es-Senia objet de convoitises.
L'hippodrome d'Es-Senia objet de convoitises.

En dernier recours, les éleveurs de chevaux de l'hippodrome d'Oran interpellent le président de la république Abdelaziz Bouteflika. Les entendra-t-il ? Peu sûr.

Les espaces de l'hippodrome d'Oran relevant de la commune d'Es Sénia n'ont pas échappés aux prédateurs des terrains et terres agricoles. La pratique est presque banalisée dans la capitale de l’ouest,  plusieurs détournements  de terres agricoles ont été signalés. L’avidité des prédateurs d’un nouveau genre n’a pas de limites.

Les espaces du champ de course de l'hippodrome Antar Ibnou Chadad d'Oran, appartenant à l’APC d’Oran en ont fait les frais. APC d’Oran ou pas ! Peu importe, rien n’arrête les ripoux au bras long et prêts à tout pour accaparer des biens publics. Que fait le maire d’Oran, diront les Oranais amoureux des courses hippiques ? Rien.

Devant la dilapidation des biens publics, ce sont les éleveurs équins spécialisés dans la pure race qui ont décidé de se manifester. Ils ont adressé une lettre au président de la République pour lui demander d'user de tout son poids pour contraindre les services concernés à prendre les mesures qui s'imposent pour préserver cet espace, d'une superficie de 58 ha. Est-ce que le président fera quelque chose pour rendre cet espace hippique à ses propriétaires : les citoyens oranais ?

Afin de mieux faire entendre leur voix, les éleveurs ont constitué leur propre association et un des membres précise que la situation se dégrade de jour en jour et notamment après l'expulsion de la société des courses, sous tutelle du ministère de l'Agriculture, pour n'avoir pas honoré ses engagements locatifs. Néanmoins, si cette mesure, estiment les membres de l'association, demeure légitime, l'implication de l'APC d'Oran pour gérer l'établissement devient inéluctable. Considérant à juste titre que cet hippodrome en plus d'être un patrimoine, représente le symbole du cheval qui est une icône de l'histoire nationale. 

Actuellement, l'établissement est livré à lui-même et les anciens bureaux de la société des courses ont été transformés en logements et, pire encore, la piste et les aires réservées aux éleveurs font l'objet de convoitises et l'inquiétude de ces derniers réside dans le fait que si rien n'est fait, un empiètement sur les aires d'élevage et de course n'est pas à exclure d'autant que de par sa proximité à une zone urbaine prochainement desservie par le tramway, cette parcelle de terrain vaut son pesant d'or.

Par ailleurs, les éleveurs dénoncent la sourde oreille des responsables de l'hôtel de ville à leurs doléances justifiées seulement par la préservation de cet espace de pratique des sports équestres et des courses. Cet abandon total survient à un moment où les éleveurs demandent l'extension des espaces destinés à l'élevage et notamment aux juments en gestation et aux poulains, des espaces indispensables à la bonne santé des chevaux. Depuis le départ de la société des courses, le personnel affecté à l'entretien de la piste et des autres parties de l'établissement exercent leur mission dans des conditions difficiles et ce en raison de l'absence des services communaux et si le programme des courses est respecté, cela n'est dû qu'à la volonté de ce personnel qui n'a de local qu'une vieille baraque alors que les bureaux ont été occupés. Ce personnel avait interpellé le wali d'Oran sur la situation de cet hippodrome qui de par l'absence de gardiennage est devenu un lieu mal fréquenté alors que la piste sert souvent de terrain de football ou d'autres pratiques sportives. L'autre manquement signalé est l'absence d'eau potable et qui a eu des effets néfastes sur la santé du cheptel équin avec l'enregistrement de la perte de 6 chevaux de valeur.

H. Medjadji

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