Bouteflika ou les dialogues de tous les dangers

Bouteflika et Kadhafi : une conceration très intime qui laisse des traces.
Bouteflika et Kadhafi : une conceration très intime qui laisse des traces.

Abdelaziz Bouteflika a fait de l'Afrique le nid d'Al Qaïda au Maghreb islamique et promeut le dialogue avec le bourreau du peuple syrien, en refusant de reconnaître la coalition nationale de la rébellion syrienne contre Bachar Al-Assad.

Dernier chaînon des pouvoirs dictatoriaux tombés l'un après l'autre en Tunisie, Libye, Egypte et sans plus tarder, en Syrie, Abdelaziz Bouteflika fait de son règne qui vit un isolement au point d’être devenu, ces deux dernières années, le locataire reclus d’El Mouradia où il ne fait que "recevoir" à défaut d’être reçu. Toutes ces "réceptions" festives et diplomatiques trahissent en lui une incapacité d’un règne frappé de léthargie et d’immobilisme que son gouvernement traduit par "le programme de Bouteflika" qui est non seulement une coquille vide mais aussi et surtout un danger pour le pays et pour la scène internationale.

Après avoir mené le pays à la dérive et détruit toutes les forces de contre-pouvoir de la société civile et ourdi des complots dans sa propre coalition aux intérêts rentiers en dialogue constant avec les forces prédatrices de la maffia politico-financière, il nage à contre-courant des aspirations des peuples maghrébins, africains et arabes pour se libérer des dictatures arabes au moyen de la manne pétrolière. L’homme qui a toujours refusé la concertation avec les forces vives du pays contre lesquelles il a lancé son armée, sa police et ses valets de chambre, veut se donner l’image de promoteur de "dialogue". Mais quel dialogue et à quelles fins ?

Après avoir lancé des appels fraternels aux tenants de l’islamisme politique et à ses bras armés pour la conquête de ses trois mandats, faits des "émirs" de l’AIS, du GIA, du GSPC et présentement d’Al Qaïda au Maghreb islamique, ses principaux interlocuteurs dont beaucoup font partie de sa cour, Bouteflika s’improvise en homme de "paix" au Nord-Mali occupé par ses groupes terroristes armés qu’il a encensés par la grâce de la concorde civile convertie en amnistie générale à chaque échéance électorale, présidentielle, législative, communales. Mais les Africains ne sont pas dupes. Ils connaissent son passé et vivent les retombées désastreuses de sa politique de "paix" et de "concorde" qui a permis à Al Qaïda au Maghreb islamique non seulement de s’imposer comme telle sous son règne mais aussi de gangréner tout le Sahel en s’alliant et en prospérant avec les milieux des narcotrafiquants qui ont proliféré eux aussi à la faveurs de son système corrompu. Les chefs d’Al Qaïda au Maghreb islamique qui occupent le Nord-Mali, organisent des enlèvements contre rançons, terrorisent les populations locales du Sahel et de l’Azawad, sont des "émirs" algériens, amis de Bouteflika qui n’a pas tardé à voler à leur secours en abandonnant des otages algériens, des fonctionnaires consulaires livrés, par lui, aux mains du Mujao. Il reçoit comme un mercenaire des émissaires terroristes, à la tête d’immenses fortunes amassées grâce aux rançons et à la contrebande, des chefs terroristes d’Ansar Eddine pour en faire des alliés sûrs contre les rébellions touarègues et les enrôlant, dans un futur proche, contre la révolte kabyle.

Dans sa précipitation à "dialoguer" avec les groupes terroristes, indus occupants de l’Azawad, il a oublié les populations et les gouvernements en place en décidant sans en référer au Mali, aux instances locales et internationales. Par un assommant tapage médiatique de sa propre personne et de son règne qui bat de l’aile, et de sa «démarche du dialogue» au Nord-Mali, il a trahi, en vérité, ses isolements et tous les revers qu’il a essuyés ces deux dernières années. L’intervention au Nord-Mali se fera sans lui et l’armée algérienne sera contrainte à partager le front antiterroriste sur le sol algérien même par l’intervention militaire étrangère comme en Afghanistan. Car, Bouteflika a fait des frontières du pays, de ses autoroutes, de ses régions, de son Histoire, de ses partis politiques, une aire de toutes les turpitudes, de marchés informels en neutralisant tout recours à la justice devenue pâte à modeler. En Syrie, comme en Libye ou en Tunisie où il a soutenu, au mépris de la révolte populaire, ses amis du "dialogue" Ben Ali et Kadhafi, Bouteflika refuse l’existence de la coalition nationale syrienne et espère encore voir Bachar Al-Assad venir à bout de la rébellion populaire par l’extermination de son peuple ; la même pratique de génocide sur laquelle il demande à la France, ex-puissance coloniale la repentance alors qu’il appuie, deux siècles après, les mêmes pratiques de génocide de Bugeaud en Libye et en Syrie par ce "dialogue" de tous les dangers.

R.N

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Commentaires (5) | Réagir ?

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Daamghar .

Monsieur R. N, azul,

Pourriez-vous, s'il vous plait, nous donner un peu plus de détails sur cette... "révolte kabyle. "

Tanemirt-ik.

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Khalida targui

quand deux dictateurs se rencontrent ils grossissent chacun apprend à l'autre ses tours vicieux c'est leurs peuples qui vont disparaitre à l'infini.

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