Le sénateur Longuet et le député Collard doivent démissionner

Gérard Longuet et Robert Collard, l'extrême droite contre la reconnaissance du fait colonial.
Gérard Longuet et Robert Collard, l'extrême droite contre la reconnaissance du fait colonial.

L’affront fait aux martyrs de la Révolution algérienne doit être lavé. Un gouvernement et un peuple digne de ce nom ne doivent en aucun cas pardonner les bras d’honneur que leur ont fait deux élus de la république française. Le sénateur Gérard Longuet et le Député Gilbert Collard doivent être révoqués ou démissionner.

A l’occasion du 58ème anniversaire du déclenchement de la Révolution le 1er Novembre 1954, un ministre de la République algérienne, Mohamed Chérif Abbès, a appelé à une reconnaissance franche des crimes coloniaux commis en Algérie durant 132 ans de colonialisme. "Au regard des crimes perpétrés par ce colonisateur contre un peuple sans défense et compte tenu de leur impact dans l’esprit même des générations qui n’ont pas vécu cette période, sachant que tout un chacun connaît les affres subies par notre peuple du fait de la torture, des mutilations et de la destruction, les Algériens veulent une reconnaissance franche des crimes perpétrés à leur encontre".

En réponse à cette demande, maintes fois répétées, Gérard Longuet, sénateur UMP et ex-ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy, ancien membre du groupe d'extrême droite Occident a adressé un vulgaire bras d’honneur, brandi lors du générique de fin d’une émission diffusée sur la chaîne Public Sénat, alors qu’il croyait ne plus être filmé.

Interpellé par des journalistes, Gérard Longuet a eu l’audace d’assumer publiquement son geste, dans un communiqué de presse, en confirmant "son hostilité de principe à une telle repentance". Il précise qu’"il s’est exprimé par un geste de mauvaise humeur typiquement populaire à l’annonce de la demande, par l’Algérie, de repentance de la France pour les crimes colonialistes perpétrés à son encontre". Il conclut son communiqué par cette expression : "Il n'y a que les gens sans caractère qui ne réagissent jamais.» Il a en outre ajouté sur France Inter à l’attention des algériens : "qu'est-ce que c'est que ces gens qui étaient au fond des criminels".

Le président du Sénat français a aussitôt exprimé, dans un communiqué officiel, "sa désapprobation après le geste grossier que M. Gérard Longuet, sénateur, a adressé aux autorités algériennes sur la chaîne Public Sénat".

Par contre, le député du Front National, Gilbert Collard, invité sur la chaîne LCI jeudi 1er novembre, a lui aussi fait un bras d'honneur en direct à l'antenne en signe de soutien à Gérard Longuet. "Il a bien fait, il a enfin un peu d'honneur au bout du bras. Moi, j'ajoute mon bras à celui de M. Longuet, … Il a bien fait de le faire, et j'espère que ce bras d'honneur a été tellement amplifié par les médias que ceux qui nous demandent de nous repentir l'ont reçu en pleine figure." (http://www.senat.fr/presse/cp20121101.html)

Ce double affront revendiqué et assumé publiquement doit être lavé et puni comme il se doit. Les Règlements du Sénat et de l’Assemblée française prévoient des peines disciplinaires, pour ce type de comportement, allant du rappel à l’ordre jusqu’à la "censure avec exclusion temporaire". (Art 92 pour le Sénat et 70 pour l’AN).

Le président du Sénat a déjà formulé publiquement son rappel à l’ordre à l’encontre de Gérard Longuet,alors que le président de l’Assemblée n’a pas encore réagi. Mais ce rappel ne suffit pas.

Les deux élus sont passibles de l’exclusion, comme le stipulent les deux règlements : "La censure avec exclusion temporaire du Palais du Sénat (de l’Assemblée) est prononcée contre tout sénateur (député) :

- Qui s'est rendu coupable d'outrages envers le Sénat (l’Assemblée) ou envers son Président ;

- Qui s'est rendu coupable d'injures, provocations ou menaces envers le Président de la République, le Premier ministre, les membres du Gouvernement et les assemblées prévues par la Constitution" (Art 95 pour le Sénat et 73 pour l’AN).

Les bras d’honneur, publiquement assumés, ne sont pas des simples manques d’éducation ou d’éthique. Ce sont effectivement des outrages, injures, provocations, avérés, non seulement à l’égard du peuple français et ses institutions, mais aussi à l’égard de l’Algérie, son peuple et ses institutions.

Les exclusions temporaires ne suffisent pas. Gérard Longuet et Gilbert Collard ont jeté le déshonneur sur leurs fonctions électives, les Assemblées dont ils font partie et les relations franco-algériennes.

Une telle infamie ne peut pas être effacée, ni oubliée, sous peine d’être répétée. Elle doit être lavée purement et simplement par leurs révocations ou leurs démissions.

Saâd Lounès

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Commentaires (34) | Réagir ?

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salam benzzedine

Mias pourquoi vous vous emouvez mes chers fréres, ces bras d'honneur ne s'adressent pas à vous, ni da'ailleurs aux valeureux moudjahidines qui ont donné leur vies pour notre pays, ni à nos aieux que les colonialistes ont enfumé dans des grottes, ni aux haragas qui jouent leur vies à la roulette russe en allant sur des bateaux de fortune quemander la dignité aux espagnols et aux français. Oui ajoutons nos bras pour dire à ces messieurs que si l'Algérie est dans cet état et ne reçoit que des bras d'honneur c'est que d'autres colons s'y sont installés Donc qu'ils s'arrangent entre eux entre colons? Ne vous en faites ils se comprennent bien.

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douce-france

Non franchement j'ai bien ri et aprécié les 2 bras d'nonneurs de Messieurs Longuet et Collard car en tant qu'Algérienne je ne me suis pas du tout sentie visée, par contre j'imagine la "gueule" des nos "gouvernants" et là, je JUBILE !

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