L’ALN, combien de divisions ?

Ce n'est pas mépriser ces valeureux combattants que de dire la vérité aux Algériens.
Ce n'est pas mépriser ces valeureux combattants que de dire la vérité aux Algériens.

Un demi-siècle après l'indépendance, il s'en trouve des personnes qui se découvrent un passé d'ancien moudjahid. Incroyable.

Le filon est trop important pour ne pas être tenté. Des centaines de milliers de dossiers d'anciens moudjahidine ont été déposés au niveau local pour reconnaissance. Des Algériens qui étaient adolescents pendant la révolution ont été reconnus membre de l'ALN. A croire que la glorieuse armée de libération était constituée d'adolescents. Pire : des personnes qui n'avaient rien à voir avec la lutte armée se sont offert le statut d'ancien moudjahid grâce à des complicités et des amitiés locales ou nationales. La finalité ? Un paquet de privilèges pour eux et leur progéniture. Et surtout la constitution d'un lobby puissant au sein du pouvoir qui défend avec opportunisme et force ses privilèges.

Avec le temps, les Algériens se posent la question : quand est-ce tout ça va finir ? Car à voir le zèle que mettent certains pour se faire reconnaitre comme membre de l'ALN, on est en droit de se demander si l'on n'est pas en train de transformer les anciens moudjahidine en simples mercenaires ? 

A la veille du 1er novembre, le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, a affirmé à Alger  le gel de la reconnaissance de la qualité de membre de l’Armée de libération nationale. Il justifie en ajoutant que "le gel de la reconnaissance de la qualité de membre de l’Armée de libération nationale obéit à une décision du 9e congrès de l’Organisation nationale des moudjahidine datant de 1996 et qui a clos définitivement le dépôt de demande de reconnaissance de la qualité de membre".

La reconnaissance de la qualité de moudjahid s’est poursuivie depuis 1962 tant au niveau des commissions communales, régionales ou de wilaya qu’au niveau des commissions nationales de reconnaissance ou des commissions de recours. Cette reconnaissance a été gelée par décision du 9ème congrès de l’ONM en 1996, écrit l'APS.

Globalement, selon les historiens, il ne pouvait y avoir plus de 60 000 moudjahidine entre ceux de l'intérieur et de l'extérieur. A l'intérieur, Mohamed Harbi a donné le chiffre de 10000 moudjahidine. A l'extérieur trois plus. Pendant le congrès de la Soummam, le même historien avançait ces chiffres : Nord-Contantinois (1669 djounoud), Kabylie (3100 djounoud), Algérois (1000 djounouds), Oranie (1500 djounouds) et le Sud (200 djounoud). Certes, le nombre a évolué en progression jusqu'à 1959, mais il n'aura pas atteint celui auquel on en est arrivé aujourd'hui. Pendant le conflit de l'été 1962, chaque camp avait gonflé ses rangs en vue de l'affrontement. Ben Bella tenait ces propos méprisants à Arezki Hermouche, officier de la wilaya IV : "Vous étiez quelques chats, vous êtes des milliers maintenant". 

Aujourd'hui, au ministère des anciens moudjahidine, on reçoit encore des dossiers pour devenir membre de l'ALN. Ce département ne donne pas le nombre exact d'Algériens ayant obtenu ce titre très couru 50 ans après l'indépendance. Il est vrai que juste après l'installation de Ben Bella au pouvoir au prix que l'on sait, un slogan était apparu :un seul héros, le peuple !

On sait ce qu'il en est advenu.

Hamid A.

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Commentaires (7) | Réagir ?

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ali chemlal

En 1962, il a été recensé 40 000 moudjahidines, en 2012, IL y a plus de 1. 200. 000, a croire que chaque jour que dieu fait, on pond un moudjahid, pour grignoter sur le trésor public. Pire, Il existe en Algérie, seul pays au monde a avoir des cadres de la nation, moudjahid avec double nationalité. en majorité Française. Vous parlez d'un État ? mais pas du tout, une mafia, qui dépasse de loin, la Camora Italienne.

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Khalida targui

tant que la vache a du lait laissons les affamés remplir leur ventre, ne soyons pas jaloux, on est tous fréres

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