Journaux locaux : organes d'infos ou services extérieurs des walis ?

La presse algérien a du chemin à faire pour s'affranchir de la force centrifuge du pouvoir.
La presse algérien a du chemin à faire pour s'affranchir de la force centrifuge du pouvoir.

Beaucoup de journaux locaux se sont mués dès leur création en services extérieurs des wilayas.

En effet l’action des responsables locaux n’est jamais analysée, discutée ou critiquée. Dire du mal d’elle c’est haram ! C’est le règne du tout va bien ! L’information locale se résume aux chiens écrasés : rapports des services de sécurité sur les accidents de la route, programme télé et sports sans oublier, ah ça jamais, les déplacements des walis dans leurs communes et leurs déclarations, leurs "leurs coups de gueule". Ah comme nos chers walis vieillissants aiment ce terme animalier de "coup de gueule"

Même leurs chroniqueurs les plus acerbes, ces analystes libres sur la situation générale du pays, ces journalistes qui nous semblent toujours surjouer, jouent le jeu. Pour eux, critiquer l’action du gouvernement, de l’APN, d’un ministre, même celle du président oui, le voisin, le bienfaiteur, le wali, jamais. Un grand journal régional de l’ouest qui a actuellement pignon sur rue a même été créé et en partie financé de la poche d’un wali qui a même logé ses journalistes recrutés de la capitale. Ce wali, (Frik pour ne pas le citer) un ancien correspondant de journal lui-même, a terminé sa carrière en prison.

Aucun de ces journaux n’a de correspondants à l’étranger mais par exemple sur ce qui se passe en Libye, Syrie, Maroc ou l’Egypte, ces pays qui bougent, ils sont intarissables et le moindre fait divers ou dépassement est rapporté pour le porter au crédit de la révolution en cours et le moindre article de presse étranger est repris. Un journal a mis le royaume du Maroc, cet ennemi, son roi, ce pestifére ! sous microscope et rassemble tous les articles de journaux qui leurs sont défavorables pour en faire presque chaque semaine un supplément. Pour le reste, l’information internationale piquée d’Internet constitue le gros de leurs écrits. 

Et le retour d’ascenseur est immédiat : tables ouvertes, monopoles pour recevoir toute la publicité, logements sociaux, recrutements de membres de la famille, affectations de terrains, impôts minorés, passe-droits et avantages divers. Malheureusement, le soir, quand on passe devant les kiosques encore ouverts leurs journaux sont toujours là, en gros tas, invendus, attendant d’être enlevés pour servir de papier d’emballage. Ce sera à ce salopard de contribuable et à Hassi Messaoud de payer les pertes. Ces derniers temps, comme les partis, ces journaux locaux se sont multipliés et le budget de l’Etat crie déjà au secours !

Benyebka Djillali

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Commentaires (2) | Réagir ?

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wahab benidir

A tout ce qui est parfaitement relaté il y a lieu d'ajouter les radios locales et ne pas oublier les excroissances de l'Unique (les stations régionales ENTV)....

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babel babel

(Vous parle de wali) qui gère commissariats et mairies moi je parle des indiques dans le commissariat de bouzareah 18ém vous vous faite agresser vous appeler

Le 18ém aux lieux qu’ils viennent pour constater ils préviennent les agresseurs par téléphone

Ou va l’Algérie !