Ben Bella, Boumediene, Bouteflika, quelle relation étrange les lie ?

Ben Bella, Boumediene et Bouteflika aux lendemains de l'indépendance.
Ben Bella, Boumediene et Bouteflika aux lendemains de l'indépendance.

Physiquement c’est trois mondes. Il n’y a aucun point commun entre le rustique et musculeux Tabor marocain, le loup édenté et affamé de Guelma et le minuscule nédromi efféminé.

Qu’est-ce qui les rapproche alors ? Beaucoup de choses en vérité. En politique, tous les trois se ressemblent comme des gouttes d’eau. Ils sont ou ont été des despotes féroces, ont les mains tachées du sang algérien, n’ont pas de racines ancrées dans le terroir national, ils n’ont mis le pied dans le pays (A l’image des pirates barbaresques) que pour y exercer dans le sang un pouvoir sans partage, n’ont pas une filiation claire et n’ont jamais cru en l’Algérien et en l’Algérie.

Sur le plan affectif aussi les trois hommes se ressemblent. Ils n’ont jamais eu les pieds sur terre, ne se sont jamais enracinés, fondé de vraies familles, eu des enfants, vécu comme le reste des Algériens ! Tous les trois sont restés secrets, impénétrables, ténébreux, solitaires comme des bêtes fauves. Aucun d’eux n’a jamais parlé de son passé, de son père, de ses aïeux, écrit des mémoires ni révélé quoi que ce soit de leurs vies dans le pouvoir, avant le pouvoir et après le pouvoir. 

Quand Boumediene a envoyé Bouteflika au château d’Aulnoy en pleine guerre (!!!) recruter Boudiaf pour jouer les paravents, ce dernier le fera plus tard (Le paravent, peut-être était-il prédestiné à finir comme cela), dans d’autres circonstances, pourquoi celui-ci a ramené le bellâtre Ben Bella dans ses bagages ? Pourquoi, à la fin de sa vie, Ben Bella ne quittait plus Bouteflika en devenant l’un de ses plus chauds soutiens, amis, jusqu’à faire nommer un de ses chers neveux ministre (Belaïz). Tous les Algériens étonnés on vu les deux hommes, ennemis notoires, les dernières mémoires de Zbiri le confirment encore, bras dessus, bras dessous, leurs carcasses si différentes écrasées l’une contre l’autre et se faire presque le bouche à bouche !

Les questions sur les rapports étranges qui lient les trois despotes sont nombreuses et variées. Pourquoi Boumediene qui a été sans pitié avec tous ses adversaires (Souvenons-nous de Krim, Khider, Chaâbani et des milliers d’autres qui se sont mis sur son chemin) n’a-t-il pas assassiné Ben Bella en 1965 ? Pourquoi ce homme froid a-t-il pris le risque de le garder prisonnier pendant des années? Pourquoi malgré tout le mal que lui a fait Boumediene la grande gueule Ben Bella n’a jamais porté aucune critique contre lui l’appelant toujours respectueusement "Si Boumédiene" réservant toutes sa haine, ses critiques, et ses invectives à son libérateur et bienfaiteur Chadli Bendjedid ?

Ces derniers temps, des bribes de confidences commencent à sortir par-ci, par-là, doucement, à rompre l’omerta ambiante (Dans son entretien avec Benchicou Chadli Bendjedid a qualifié cette omerta à de la dignité en politique) et à se chuchoter au fond des oreilles sur ce curieux et explosif ménage à trois. Toutes sont trop lourdes à révéler et extrêmement difficiles à vérifier. Qui un jour parmi leurs proches très proches aura le courage avant de mourir de tout nous dire et de mettre sur la table cette innommable vérité toujours cachée ?

Boukabous El Antri

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Commentaires (5) | Réagir ?

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messaoud ayoune

Ce qui lie ces trois hommes ? Ils ne sont pas kabyles... M. Antri est satisfait de la réponse?

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voussad kaci

Qui a ecrit cet extrait??? SVP

Pour ecrire un bon commentaire!!!

Je l'ai lu en 1985 a l'ere des tracts!!!

Salutations

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