Cette crise qui nous bouleverse

Le Matin 17-10-2017 135655

Cette crise qui nous bouleverse
Le dinar perd de plus en plus de sa valeur sur le marché.

Avant de commencer cette chronique, j'aimerais bien reprendre une sagesse racontée récemment par l’un de nos internautes sur les réseaux sociaux.

Parti chez une voyante pour la consulter sur son avenir, un jeune en fut revenu fort bouleversé. Car, après avoir regardé sa main, la vieille lui déclara sans ménagement qu'il allait vivre bientôt les pires 5 ans de sa vie! Et au moment où l’intéressé l'interrompit, perplexe, pour l'interroger sur les 5 ans qui suivront cette «grande épreuve», la voyante n'a pas trouvé mieux que de lui répondre, fataliste : « T'inquiète pas mon fils, à ce moment-là, tu apprendras sans doute à t'y habituer!». Et à l’internaute maintenant de conclure, ironique : «Presque la même chose pour nous en Algérie, même si on a déjà touché le fond, on creuse davantage et ...onfinira par s'y habituer». «La faute à qui?», réplique un autre internaute «A eux sûrement, à nos responsables», peste le premier, en colère.

Comme il est confortable pour «eux» (nos responsables) de se vautrer dans les vieilles ficelles démagogiques pour ne pas avancer! Comme il leur est facile d'inventer mille et un scénarios pour nous convaincre qu’ils sont sur la bonne voie! Or, on saura tout dans un ou deux ans quand les caisses de l’État seront à sec et la planche à billets justifiera ses limites. Pas besoin d'une boule de cristal pour deviner«l'impasse» où l’on va. D'autant que la neige ne tardera pas à fondre et la laideur de leurs vices de gestion apparaîtront au grand jour. Bref, l'Algérie traîne ses guêtres dans la boue, hélas! Elle s'y aventure, s'y enfonce et s'y complaît sous les applaudissements chaleureux de ses enfants.

Comment en est-on arrivé là ? Ou plutôt comment en est-on resté là ? Toujours forcés à opter pour les pires solutions alors qu'on voyait depuis longtemps la crise venir. Le récit de notre faillite est incroyable, éprouvant, cru. Alors que beaucoup de nos dirigeants passent le plus clair de leur temps à simuler «la danse des zombies», rien que pour faire peur au peuple, d’autres tentent de nous fourguer, malgré le malaise profond de la nation et ses migraines récurrentes, l'image d'une Algérie stable et prospère. Quant à notre population désemparée, elle s'attend au pire, c'est-à-dire à ce que les laves incandescentes d’un volcan social en veilleuse coulent à flots. Si l'espoir lui donne encore aujourd’hui un supplément d'âme pour tempérer et attendre.

Il nous reste à savoir ce qui peut faire durer celui-ci et le titiller afin que l'Algérie ne demeure pas ce colosse au corps flasque et aux pieds mous, ne pouvant ni bouger ni respirer, encore moins rêver. Le défi de remettre le train sur les rails est immense quoique la volonté politique n'y est plus du côté de ce régime vieillissant qui s'endort.

Kamal Guerroua

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