Le pétrole repasse en dessous de la barre des 50 dollars à New York

Le Matin 06-10-2017 10959

Le pétrole repasse en dessous de la barre des 50 dollars à New York

Les cours du pétrole ont terminé en nette baisse vendredi, le baril coté à New York repassant même sous le seuil des 50 dollars, alors qu'une nouvelle tempête, baptisée Nate, s'approchait des côtes américaines du Golfe du Mexique.

Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre, référence américaine du brut, a reculé de 1,50 dollar, soit 2,95%, pour clôturer à 49,29 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a terminé à 55,62 dollars, en baisse de 1,38 dollar, ou 2,42%, par rapport à la clôture de jeudi.

Les cours avaient été soutenus au cours des dernières séances par les signes de rapprochement entre la Russie et l'Arabie saoudite, les deux figures de proue d'un accord engageant l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et d'autres gros pourvoyeurs d'hydrocarbures à limiter leur production. Le but est de restreindre l'offre d'or noir sur le marché mondial et ainsi tenter de redresser les prix.

Les dirigeants russes et saoudiens ont suggéré qu'ils étaient prêts à étendre cet accord.

Mais pour Bart Melek, de TD Securities, "le marché s'est peut-être un peu trop emballé, rien n'est encore signé et beaucoup de choses peuvent encore changer" avant la prochaine réunion officielle de l'Opep, qui aura lieu fin novembre à Vienne.

Les investisseurs penchent par ailleurs, selon lui, pour la prudence à l'approche de Nate.

Cette tempête tropicale devrait se renforcer et se transformer en ouragan au cours du week-end lorsqu'elle traversera le Golfe du Mexique, où des plates-formes pétrolières et gazières ont été évacuées, avant d'atteindre le sud des Etats-Unis et de frapper les Etats de Louisiane et de Floride, a indiqué le centre américain des ouragans (NHC).

Les tempêtes qui s'abattent sur les Etats-Unis perturbent la production de brut, mais entament également l'activité des raffineries, et donc la demande locale de pétrole non raffiné.

Il est aussi possible "que le marché soit tout simplement à court d'investisseurs souhaitant parier à la hausse", a avancé Kyle Cooper, d'IAF Advisors. "Je n'aime pas habituellement utiliser cet argument mais les informations récentes sur le marché du pétrole penchent plutôt en faveur d'une augmentation des prix", a-t-il souligné, en mentionnant la forte baisse des stocks de brut aux Etats-Unis ou le rapprochement entre la Russie et l'Arabie saoudite.

"Il semble que le marché est dominé par l'idée que la production de brut aux Etats-Unis va continuer à augmenter via l'exploitation du pétrole de schiste", a avancé le spécialiste.

L'industrie pétrolière américaine n'est pas engagée dans l'accord de baisse de la production et les exploitants de pétrole non conventionnels peuvent au contraire augmenter leurs extractions quand les prix du baril rendent leurs exploitations plus rentables.

"Si l'optimisme des marchés quant à un rééquilibrage de l'offre et de la demande grâce au cartel devait soutenir les prix à court terme, cela pourrait encourager les producteurs de pétrole de schiste à augmenter leur production", a prévenu Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

AFP

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