Bouteflika capitule devant les ordres des lobbys du cabinet noir

Le Matin 17-08-2017 40738

Bouteflika capitule devant les ordres des lobbys du cabinet noir
Abdelaziz Bouteflika.

M. Tebboune, un fusible pyrotechnique placé en réseau pour temporiser les effets d’un feu d’artifice, pour tester les réseaux de différentes forces au sein du cabinet noir et pour protéger le palais présidentiel d’un effondrement brutal. Le président place ses funérailles présidentielles au-dessus des intérêts de la nation et au-dessus de l’image de notre Algérie sur la scène internationale. Pour Bouteflika, après sa petite personne, c'est le déluge.

Une autre victime au solde du Rais. Tebboune réagit avec esprit d’un catalyseur et exprime sa fidélité à son parrain face à la décision de son limogeage. Le pèlerinage de ce testeur politique sur les cendres du mur de Berlin et sont retour avec une valise vide s’est terminé par son gommage aux sels marins. Le comportement de cet énième premier ministre laisse un message aux citoyens algériens que le président n’est que Khadra Fawq Achaa (de la décoration en somme) et que la décision est ailleurs, elle se fermente et se dicte des faubourgs de la nouvelle bourgeoisie compradore.

Cette bourgeoisie est née sur les cendres de la démolition des entreprises publiques, une nouvelle catégorie sociale de richissimes commerçants, nourris de l’import import et du commerce informel à vu le jour en Algérie en l’espace de quelques années. Grossissant à la vitesse de la rente pétrolière, cette nouvelle bourgeoisie phagocytait et détruisait tout ce qui se trouvait sur son passage par la corruption, par la rapine et par la violence sous l’œil bienveillant du régime de Bouteflika.

Cette catégorie sociale ou économique qui n’est pas propre à l’Algérie est bien documentée par les économistes qui la désigne sous le vocable de "bourgeoisie compradore" la distinguant de la bourgeoisie nationale traditionnelle, besogneuse et industrielle.

Cette nouvelle réalité sociale n’est pas née du néant mais d’une démarche bien pensée et planifiée, elle sort des entrailles de la politique de Bouteflika avec les ressources de la corruption, elle est initiée par le Rais pour noyer le poisson dans l’eau et pour parer chemin aux forces nationalistes et progressistes.

La preuve depuis l'accession de Bouteflika au pouvoir, La politique de l’import import est sacralisée, le commerce informelle est protégée par l’ensemble des structures de l’État, les véhicules financiers pour le blanchiment d'argent (Banque khalifa et autres ) sont crée utilisés et carbonisés, la corruption autour des projets d’infrastructure fait parties des cahiers de charges, le changé parallèle a explosé. Mais pour la production industrielle nationale quelle soit public ou privé et seule créatrice de richesse pas un sou ou tout au plus quelques investissements insignifiants. Mille milliards de dollars sont partagés entre cartels et la facturation du cautionnement pour louer le titre du président de la république.

Présentement, l’argent de la corruption est travestie en pouvoir politique en compromission avec les institutions publiques: exécutives et législatives. Il ne peut y avoir de coup d’État dans le monde de la corruption et en présence d’une manne pétrolière débordante. Bouteflika a corrompu l’ensemble des centres de décisions et de pouvoir, il est maitre chanteur par excellence. Il termine son parcours de corrupteur dans le piège de ses stratégies malfaisantes et finira dans le silence de la (Bourguibanisation) de sa personne.

Aujourd'hui, le rideau vient de tomber sur la tragédie algérienne. Pour avoir simplement osé dire que l’Algérie pouvait se hisser au niveau du peloton des pays émergent, les forces de la bourgeoisie compradore et des intérêts anti-nationaux, n’ont fait qu’une bouchée de Mr. Tebboune.

Les masques sont tombés et les forces de l'ombre, relais de la bourgeoisie compradore et des intérêts anti-nationaux, viennent de frapper encore. Mohamed Boudiaf, assassiné en direct, sous le regard médusé des téléspectateurs et voilà que M. Abdelmadjid Tebboune, lynché sur la place publique. Bouteflika, a-t-il, dans un dernier sursaut de conscience, voulu libérer le champ politique des forces de l’argent en utilisant Abdelmadjid Tebboune comme fusible ? Ou, juste un jeu des ces enjeux habituels pour se rassurer de la survie de son palais et de son titre de président ? Nous laissons le soin au lecteur de trouver sa réponse.

Ce qui est certain, c'est que le peuple algérien va poursuivre encore longtemps son errance dans le désert. Mais cette saga qui n’a duré que le temps d’un espoir, aura eu au moins le mérite de provoquer, d’éclairer le débat et de clarifier les enjeux. Le peuple, si un jour se réveille, saura qui sont ses ennemies. La fin du premier acte d’un mélodrame endeuille une fois de plus notre Algérie profonde, la conclusion est dans le déni et le coup d’État qui ne dit pas son nom.

Les masques sont tombés. Réveillez-vous enfants d’Algérie ! Long est encore le chemin vers l’indépendance et la dignité.

Brahim Gater, expert judiciaire

El-Hadi Bouabdallah, agro-économiste et consultant




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