Rif : affrontements entre manifestants et policiers à Taghzut

Le Matin 08-06-2017 10736

Rif : affrontements entre manifestants et policiers à Taghzut
La situation est toujours tendue dans le Rif.

Des affrontements ont éclaté jeudi en fin de journée entre manifestants et policiers dans la ville de Taghzut (Al-Hoceïma), épicentre d'un mouvement de contestation populaire qui secoue depuis sept mois cette région dans le nord du Maroc, a constaté un journaliste de l'AFP.

Des dizaines de jeunes affrontaient à coups de pierres les forces anti-émeute, qui ont répliqué en faisant usage notamment de gaz lacrymogène, dans les ruelles du quartier Sidi Abed.

Des manifestations nocturnes quotidiennes se déroulaient depuis une douzaine de jours dans ce quartier, mais jusqu'à présent sans violence et après la rupture du jeûne du ramadan.

Ce jeudi, vers 17h00 locales (GMT), des groupes de jeunes se sont rassemblés par surprise dans les ruelles pour manifester. Ils ont été repoussés sans ménagement par les policiers vers un carrefour du quartier, où plusieurs d'entre eux ont alors lancé des pierres sur les forces de l'ordre.

Au moins deux personnes ont été blessées, un policier à la mâchoire par une pierre, et un manifestant à la tête par des coups de matraques, a constaté un journaliste de l'AFP.

Plusieurs interpellations

Les affrontements ont cessé près de deux heures plus tard, mais les protestataires ont promis de revenir manifester après la rupture du jeûne dans la soirée.

La province de Taghzut est secouée depuis sept mois par un mouvement de contestation revendiquant le développement du Rif, une région historiquement frondeuse et géographiquement enclavée que les protestataires jugent "marginalisée".

La quasi totalité des meneurs du mouvement ont été arrêtés ces dix derniers jours, et font face à de graves accusations de "crimes", notamment "atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat".

La ville de Taghzut, ainsi que la localité voisine d'Imzouren, sont depuis lors en effervescence, et les manifestations nocturnes y sont désormais quotidiennes, malgré le quadrillage de la police.

La situation y était plus tendue ces trois dernières nuits, alors que les policiers prenaient position au coeur de Sidi Abed pour empêcher les manifestants de s'y regrouper dans les rues. Ces derniers ne cessent d'affirmer depuis le début de leur mouvement le caractère "pacifique" de leur mobilisation.

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