Un ministre épinglé par Le Canard Enchaîné pour une affaire immobilière en France

Le Matin 24-05-2017 10958

Un ministre épinglé par Le Canard Enchaîné pour une affaire immobilière en France
L'article de l'hebdomadaire satirique français.

Richard Ferrand, un ministre très proche d'Emmanuel Macron a été épinglé mercredi par un média pour une opération immobilière remontant à 2011, alors que le nouveau président français a fait de la moralisation de la vie politique une priorité.

Soutien de la première heure d'Emmanuel Macron, nommé ministre de la Cohésion des territoires il y a tout juste une semaine, Richard Ferrand est mis en cause par l'hebdomadaire Le Canard Enchaîné pour une affaire datant de la période où il dirigeait les Mutuelles de Bretagne (entre 1993 et 2012).

En 2011, cet organisme à but non lucratif recherche des locaux à louer à Brest (ouest). Trois offres se présentent, dont celle d'une société civile immobilière dénommée Saca, qui appartient à la compagne de Richard Ferrand, Sandrine Doucen. C'est l'offre de cette dernière qui est retenue par le conseil d'administration des Mutuelles, alors que, selon Le Canard Enchaîné, Mme Doucen n'est pas encore propriétaire du bien proposé à la location.

"C'est parce que c'était le mieux placé et le moins cher que cela été choisi", s'est défendu mercredi Richard Ferrand. Le fait que la société Saca appartenait à sa compagne "était connu de tous" les administrateurs ayant pris la décision, a-t-il insisté en accusant l'hebdomadaire de "dénonciations calomnieuses".

L'entourage du Premier ministre Edouard Philippe a fait savoir à l'AFP que "la probité de Richard Ferrand (n'était) pas en cause". "Il ne saurait être question" de sa démission", a renchéri le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner à l'issue du Conseil des ministres.

Le parti de droite Les Républicains, dont la campagne présidentielle a été plombée par les affaires de son candidat François Fillon, ont eux attaqué en saisissant le parquet national financier pour qu'il ouvre une enquête.

Le ministre de la Cohésion des territoires, secrétaire général du parti de M. Macron, La République en Marche! qu'il fut un des premiers à rejoindre en provenance du parti socialiste, dénonce lui une "pseudo-affaire" en guise de "cadeau de bienvenue" pour son entrée au gouvernement.

Sur un autre volet dévoilé par Le Canard, l'embauche de son fils quelques mois comme collaborateur parlementaire, M. Ferrand a toutefois évoqué des regrets dans l'après-midi en déclarant sur la radio FranceInfo: "si c'était à refaire, je ne le referais pas".

L'affaire a toutefois suscité un début de polémique en France, où le président Macron a promis l'adoption rapide d'une loi de moralisation de la vie politique après une campagne présidentielle émaillée d'affaires mettant en cause la probité de certains candidats.

"Ca tombe mal parce que ça crée la suspicion dans un contexte de suspicion", a reconnu le porte-parole du gouvernement.

A moins de trois semaines d'élections législatives cruciales pour le nouvel exécutif, la patronne de l'extrême droite Marine Le Pen a immédiatement réclamé la "démission" du ministre. M. Ferrand est mis en cause pour "un enrichissement personnel parfaitement immoral" et il "devrait en tirer les conséquences", a-t-elle martelé.

Les Jeunes socialistes ont aussi demandé au chef de l'Etat de "relever Richard Ferrand de ses fonctions". "Si tel n'était pas le cas, la crédibilité de ce gouvernement sur la moralisation de la vie publique (...) serait sévèrement entachée", ont-ils estimé.

AFP

À NE PAS RATER

Plus de Algérie-France