Ghardaïa : mobiliser nos sociologues et nos urbanistes... pas les gendarmes !

Le Matin 25-04-2017 8725

Ghardaïa : mobiliser nos sociologues et nos urbanistes... pas les gendarmes !
Dans presque chaque rue, on voit des gendarmes sur le qui-vive

Sur le marché de Ghardaïa, l'atmosphère est tendue. A chaque coin de rue, des groupes de gendarmes armés et équipés de casques, de genouillères ou de boucliers veillent au grain. Dans d'autres ruelles se sont des policiers, occupant avec leurs véhicules tous les carrefours ainsi que les hauteurs de la ville.

On est bien dans une ville en état de siège. Les habitants vaquent à leurs occupations mais ne semblent pas s'attarder dans cet espace sous contrôle et qui peut s'embraser à tout instant. Cette situation dure depuis des mois.

Si la force publique est nécessaire un temps pour assurer la paix et prévenir les affrontements entre Mozabites et Chaâmbas, cela ne peut être la solution à long terme. C'est bien connu, la paix des baïonnettes n'a jamais donné de bons résultats.

Dans la vallée du Mzab il y a un problème de cohabitation entre les Mozabites et les Chaâmbas, basé sur les différences ethniques, culturelles, religieuses et linguistiques. C'est beaucoup dans un espace restreint et soumis à la pression démographique de part et d'autre. Les problèmes politiques (instrumentalisation du FLN et de la force publique) depuis 1962, sont venus aggraver une situation assez détériorée. Alors que faire ?

Le marché traditionnel sous l'oeil des gendarmes

Des solutions existent certainement, mais elles ne sont pas entre les mains du ministre de l'Intérieur ni au bout des matraques des gendarmes.

L’État algérien a le devoir d'engager des actions sérieuses pour mettre fin à cette situation de tension. Il ne doit pas se positionner en arbitre pour en retirer des bénéfices politiques inavoués.

Pour résoudre ce difficile conflit, il est nécessaire de mobiliser l'intelligence, et engager toutes les compétences de nos sociologues et urbanistes afin de trouver des solutions d'équilibre, des compromis qui faciliteront la vie des habitants de cette région. Ce sont tous des Algériens.

Un geste de bonne volonté de la part de l’État, en libérant les prisonniers en grève de la faim, est la seule voie pour instaurer un dialogue constructif entres les différentes communautés.

Il y a urgence car les ingérences extérieures pour semer la division et instaurer le khalifat islamique dans cette région sont bien réelles.

A. U Lamara

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