Les cancres de la nation font leur show !

Le Matin 18-04-2017 7252

Les cancres de la nation font leur show !
Un siège à l'APN est synonyme de privilèges qui valent bien des reniements pour les candidats.

Ohé ! La foire aux cancres de la nation est lancée, les futures bustes creux de l’APN sont déjà façonnés, ils sont l’ignorance, ils sont la corruption, ils sont femmes aux mœurs légères, ils sont criminels en col blanc, ils sont l’inculture, ils sont opportunistes de tous bords, ils sont des blédards se la jouant coq du village, ils sont oligarques traînés pour moult scabreuses affaires en justice.

Rideau ! Et que le spectacle commence ! La campagne électorale bat son plein avec ses tractations de coulisses, ses intrigues et ses compromissions, des gens-candidats honnis et vomis par le peuple portés à l’affiche, très heureux d’en être arrivés là, à coups d’argents mal acquis, de courbettes, d’à-plat-ventrisme et de promotion canapé.

Pour une place bien en vue dans les loges princières des hémicycles du Sénat et de l’APN, ils sont prêts à payer au diable son tribut. Gracieusement payés sur le dos de l’état et du peuple, avec tant d’acquis et de privilèges juste pour faire le béni-oui-ouisme, de la figuration et un vote bien en vue à main levée pour justifier leurs salaires, pour enfin aller vaquer à leurs juteuses affaires. Qu’importe la plèbe ! Qu’importe ses mille rêves et mille espoirs placés sur une institution censée la défendre pour lui assurer des meilleurs lendemains. C’est dire une criarde vérité, que le peuple attendra sans rien attendre de ces quidams.

Voilà ce à quoi 18 ans de Bouteflikisme nous ont mené. Point de noblesse d’âme, point de distinction, point de manières et de qualités mondaines, point de niveau intellectuel, point d’éthique et encore moins de valeurs.

L’ère des puissances d’argent mal acquis, des gros-bras, des gros-bonnets, des copains et des coquins dans un pays livré à l’anarchie. Devenu un pays sans foi, ni loi, où le déni de justice, la hogra se font violence par echkara interposée. Forcément le malheur de l’un fait le bonheur de l’autre en toute impunité dans le monde d’ici-bas.

Exprimer son refus de cautionner la fourberie, le mensonge et l’arnaque ou suggérer le boycott des élections c’est antipatriotique, le ministre de l’Intérieur, en bon dépositaire du patriotisme national, nous l’a rappelé lors d’une visite à Médea, une ville sinistrée depuis des lustres, dont les élus locaux et l’administration se sont fait magnanimes l’espace d’une inspection ministérielle, l’espace d’une énième duperie en déroulant le tapis rouge, et toute honte bue, ça travaillait dur, jour et nuit pour rattraper le retard, pour donner des couleurs à l’itinéraire et parcours ministériel, les arbres et les trottoirs par enchantement ont retrouvés leurs blancheur, les routes leur bitume, les ruelles avoisinant le siège de la wilaya leurs lumières et tutti quanti… Tandis que le reste de la ville est plongé depuis des années dans la saleté et la gadoue charriée par une multitude de nids-de-poule lui conférant l’image d’un petit bourg du Moyen âge.

Terrible constat que celui de voir les conséquences désastreuses des choix des partis politiques, soudoyés par l’oseille, et les décisions prises à la hussarde dans le choix de leurs candidats au mépris du bon sens et de l’intérêt suprême du pays. Des gens notoirement connus pour leurs escroqueries, leurs malversations, leurs faux et usage du faux, leurs indigences intellectuelles.

Dès lors, faut-il en vouloir à l’homme de la rue de déverser son fiel et sa fureur devant de telles forfaitures. Demain le nez face au mur, et dans un scrutin engageant les destinés de toute une nation,il n’aura qu’un choix complice que celui de choisir ses sauveurs ou ses bourreaux. C’est tout dire !

Brahim Ferhat

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